L’Education thérapeutique connectée pour faire évoluer l’alliance entre le médecin et son patient
Le rapport de juillet 2015 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) intitulé « Pertinence et efficacité des outils de politique publique visant à favoriser l’observance » recommande de faire évoluer la relation entre le patient et son médecin vers une alliance qui repose sur l’éducation thérapeutique combinée à un télésuivi encadré.
Observance thérapeutique : comment aller plus loin ?
Pour commencer, l’IGAS revient sur la notion d’ « observance thérapeutique », c’est à dire la façon dont un patient suit, ou ne suit pas, les prescriptions médicales et coopère à son traitement. Dans un contexte de crise économique et de restrictions budgétaires tous azimuts, le rapport s’interroge sur l’impact de la non-observance sur la santé et ses coûts pour la société. Pour les experts, le patient ne doit pas devenir l’objet d’une inquisition permanente et ils recommandent donc de ne pas conditionner le remboursement des soins à l’observance thérapeutique.
De l’observance thérapeutique à l’alliance thérapeutique
Tout d’abord, la mesure de l’observance est difficile et souvent imprécise. Ensuite, l’observance n’est pas un objectif en soi mais doit être considérée comme un moyen parmi d’autres au service d’un objectif santé. Au final, le rapport préconise plutôt de privilégier la notion d’alliance à celle d’observance. Le but étant que le patient et le professionnel de santé coopèrent pour mettre en place le « traitement le plus acceptable par l’un et par l’autre, en s’appuyant sur une double expertise, celle du médecin utilisant les données actuelles de la science et celle du patient qui vit les troubles dont il est affecté ». Le patient devient ainsi acteur de son parcours de santé.
Santé, quantified-self et objets connectés
Pour aller plus loin dans cette direction, la loi HPST du 21 juillet 2009 a créé un cadre légal à cette approche en définissant l’éducation thérapeutique du patient comme un moyen de développer et de soutenir ses capacités à prendre en charge sa pathologie. Avec le développement de la E-santé et des applications sur smartphone, la bonne observance des traitements est en train de prendre une forme totalement nouvelle avec l’essor des objets connectés. Dans un futur proche, un patient pourra de lui-même prendre les mesures de ses constantes biologiques et de caractéristiques physiques. Il pourra alors adapter son traitement en fonction des résultats archivés en suivant les consignes médicales partagées par le professionnel qui le suit.
Importance du télésuivi connecté e-santé et de l’accompagnement par un professionnel de santé
Le service de télé-accompagnement aura alors une place centrale au cœur de ce dispositif. En collaborant avec son patient qui utilise des objets connectés, le professionnel de santé se donnera les moyens d’assurer un accompagnement régulier mais surtout totalement personnalisé. Le suivi médical encadré est vraiment indispensable et devient la clé de voûte de l’alliance entre professionnels de santé et patients. Il est facile pour le patient de transmettre la photo d’une zone de peau suspecte ou des donnés concernant son poids. Mais le quantified-self n’est efficace que pour ce qui peut-être quantifié justement. L’accompagnement à distance personnalisé va permettre d’aller plus loin et de qualifier les signes cliniques et les symptômes. Il est beaucoup plus complexe pour le patient de décrire les caractéristiques d’une douleur ou la qualité fonctionnelle de l’appareil locomoteur. C’est là que le suivi personnalisé entre en jeu.
Sous l’impulsion des dernières évolutions technologiques, la médecine est donc rentrée dans l’ère de l’accompagnement personnalisé où la qualité d’une prescription se mesure d’une part à l’écoute, au diagnostic, au traitement mais aussi et surtout au suivi du patient, une composante majeure de la réussite d’un traitement qui est souvent oubliée.
Voir Aussi
Et L’échographie pour les Masseurs kinésithérapeutes
ECHOGRAPHIE : LES MASSEURS-KINÉSITHÉRAPEUTES AUTORISÉS À PRATIQUER CET EXAMEN
AVIS DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE DU 27 MARS 2015 RELATIF A L’ECHOGRAPHIE
Vu les articles L. 4321-1, R. 4321-1, R. 4321-6, R. 4321-7, R. 4321-59, R. 4321-62, R. 4321- 81 et R. 4321-113 du code de la santé publique,
Après en avoir débattu, le conseil national a rendu l’avis suivant :
Dans le cadre de la prescription médicale, le kinésithérapeute établit un bilan qui comprend le diagnostic kinésithérapique et les objectifs de soins, ainsi que le choix des actes et des techniques qui lui paraissent les plus appropriés.
Conformément à l’article R.4321-7 dans son 8°b, pour la mise en œuvre de son traitement, le kinésithérapeute est habilité à utiliser des ondes ultrasonores.
L’échographie* est une technique d’imagerie basée sur l’utilisation d’ultrasons à hautes fréquences dont la finalité est la production d’images d’organes, de tissus ou de flux sanguins. Il s’agit d’une technique dont l’innocuité a été démontrée [1].
Compte tenu des éléments précités, le kinésithérapeute est habilité à pratiquer l’échographie dans le cadre de l’élaboration de son diagnostic kinésithérapique et de la mise en œuvre des traitements mentionnés à l’article R. 4321-5 du code de la santé publique [2].
Conformément aux dispositions des articles R.4321-59 et R.4321-81 l’utilisation de cette technique permet au kinésithérapeute d’orienter ses choix thérapeutiques.